Lieu unique, cette petite île du Sénégal a un charme fou avec ses maisons pastel, ses resto, mais ce refuge de détente avec sa « Maison des esclaves » nous rappelle le rôle de Gorée dans le passé et les souffrances de la traite des noirs.
Le navigateur portugais Dinis Dias atteint l'île de Gorée en 1444, qu'il baptise « Palma », les Hollandais s’emparent de Gorée en 1617, en 1677 les français s’empare de l’île.
La traite des esclaves perdure pendant trois siècles sur les côtes africaines (Gambie, Saint-Louis du Sénégal, Bénin, Ghana...), Les centres concentrationnaires des esclaves africains en partance pour l’A La traite des esclaves perdure pendant trois siècles sur les côtes africaines (Gambie, Saint-Louis du Sénégal, Bénin, Ghana...).
Les centres concentrationnaires des esclaves africains en partance pour l’Amérique se situent surtout à Saint-Louis, point de convergence de latraite négrière arabo-musulmane et européenne.
À Gorée, l'ancienne demeure de la signare Anna Colas Pépin (nièce d'Anne Pépin), connue dans le monde entier sous le nom de Maison des Esclaves, est un lieu plus symbolique qu’historique.
En effet, le passage des esclaves par Gorée était très minoritaire entre 900 et 1500 personnes d'après l'historien américain Philip Curtin, les propriétaires des villages négriers sur le continent où étaient stockés les captifs étaient les Rois Wolof du Cayor et les Rois Toucouleurs du haut fleuve Sénégal.
On trouve aux Archives nationales de France, rue Soubise à Paris, ainsi qu'à la Bibliothèque Nationale François Mitterrand, les informations concernant ces rois négriers et la macabre comptabilité de ce commerce, les Rois du Cayor se heurtèrent néanmoins à une forte résistance des populations Lébous et Sérères de la petite côte du Sénégal décrits comme des peuples refusant de vendre des esclaves par le navigateur Alvise Cadamosto dès le début du xve siècle.
En 1872 l'administration coloniale française crée les deux communes de Saint-Louis et Gorée, les deux premières communes d'Afrique de l'ouest sur le modèle occidental, dotées exactement du même statut que les autres communes françaises.
Dès 1887, Dakar est détachée de la commune de Gorée et devient une commune de plein exercice, la commune de Gorée en est réduite à sa petite île, en 1891 la population de Gorée s'élève à 2 100 habitants alors que Dakar n'en compte que 8 737.
Néanmoins en 1926 les Goréens ne sont plus que 700, alors que la population de Dakar atteint 33 679 personnes. C'est ainsi que la fusion de Gorée avec Dakar est décidée en1929. La commune de Gorée disparaît et Gorée n'est plus désormais qu'une petite île sur la commune de Dakar, le lieutenant Robert Gaffiot publie en 1933 un ouvrage dont le titre reflète bien ce déclassement : Gorée, capitale déchue.
Devenu un lieu de passage et de recueillement l’île de Gorée accueille chaque années des milliers de touristes, l’île a aussi reçu des grands de ce monde en visite officielle au Sénégal (Jean-Paul II, Bill Clinton, George Walker Bush, Yasser Arafat...)
La maison des esclaves
Fondée en 1776, la Maison des Esclaves constitue le passage obligé de quiconque se rend à Gorée pour la première fois, le rôle réel de la célèbre maison rose – et plus généralement de l'île – dans la traite négrière est dénoncé depuis plusieurs années comme relevant du "mythe".
Construite par les Portugais, premiers Européens à fouler le sol de l'île en 1444, Cette maison aurait été la dernière esclaverie en date à Gorée.
Au rez-de-chaussée se trouve les cellules (Hommes, Enfants, Chambre de pesage, jeunes filles, inapte temporaire), dans celles réservées aux hommes, faisant chacune 2,60 m sur 2,60 m, on mettait jusqu’à 15 à 20 personnes, assis le dos contre le mur, des chaînes les maintenant au cou et aux bras.
On ne les libérait qu'une fois par jour afin de leur permettre de satisfaire leurs besoins, généralement dans cette maison, ils y vivaient dans un état d’hygiène insupportable, l’effectif dans cette petite maison variait entre 150 à 200 esclaves, l’attente de départ durait parfois près de trois mois, ces esclaves ayant à faire à des voiliers pour transport. Dans cette maison, le père, la mère et l’enfant dans les cellules étaient séparées.
Le musée historique
Situé sur la pointe nord de l'île, le Musée historique – rattaché à l'Institut fondamental d'Afrique noire (IFAN) – occupe l'ancien Fort d'Estrées, il est consacré à l'histoire générale du pays, des origines à l'indépendance, et tout particulièrement à celle de l'île de Gorée.
Le musée de la femme
Aménagé dans l'ancienne demeure d'une riche signare, Victoria Albis, dont le dernier propriétaire avant sa cession à l'état sénégalais fut Armand-Pierre Angrand, Maire de Gorée et de Dakar, le musée a été ouvert en 1994, sous la direction de la femme de lettres Annette Mbaye d’Erneville, également lieu de formation et d'animation, le musée rend hommage aux femmes du pays, connues ou non, et rend compte de leur vie quotidienne.
Le musée de la mer
Au milieu des bougainvillées, une grande maison de la Compagnie des Indes construite au XVIIIe siècle abrite le musée ouvert en 1960 par l'IFAN et entièrement restauré en 1995. Il est réputé pour sa collection de 750 espèces de poissons et 700 espèces de mollusques, les écosystèmes et l'habitat de la région y sont également présentés.
Ancien palais du Gouverneur
Les anciens commandants supérieurs de Gorée logeaient dans ce palais situé à l'ouest de l'île, la demeure achevée en 1864 est aujourd'hui laissée à l'abandon.
Ancienne École William-Ponty
L'École William Ponty (du nom du gouverneur général de l'Afrique occidentale française William Merlaud-Ponty) a été de 1913 à 1937 l'école normale fédérale de l'AOF, elle a formé de nombreux cadres africains avant d'être transférée à Sébikhotane, aujourd'hui désaffectée, elle se trouve sur la place du Gouvernement.
Castel
Surplombant l'île sur sa pointe sud, le Castel constituait une position stratégique et offre aujourd'hui un large panorama sur le continent, face à l'ouest le fort Saint-Michel y fut construit par les Français en 1892.
En 1907 on y installa un télémètre permettant de mesurer l'éloignement des navires afin de régler les canons, de l'autre côté un canon d'une portée de 14 km permit à la France de Vichy de couler un bateau anglais le 23 septembre 1940, saboté par les Français au moment de l'indépendance, il n'avait jamais resservi.
Sur le plateau se dresse un modèle réduit du futur Mémorial Gorée-Almadies, le projet d'un architecte milanais Ottavio Di Blasi retenu en 1999 et qui devrait avoir pour objectif de promouvoir l'héritage culturel et architectural du symbole de Gorée.